APPEL LSP93 | Qu’est-ce qu’une vie sobre ?

AUTOMNE 2024

Sous la direction de Pascale Devette (Université de Montréal) et Michel Lallement (Conservatoire national des arts et métiers)

Depuis moins d’une décennie, nos sociétés affrontent une succession de crises structurelles sans précédent. Si les racines en sont déjà lointaines, les bouleversements qui affectent le climat sont aujourd’hui de plus en plus tangibles. Nous savons pertinemment désormais que, à défaut de vigilance et de volontarisme, notre planète sera rapidement condamnée à subir toujours plus de dérèglements délétères et irréversibles. La pandémie imputable au COVID-19 a pareillement fragilisé l’ensemble des populations à l’échelle du monde. Elle a crûment révélé à quel point les choix économiques et politiques qui, hier, avaient été effectués pour préparer l’avenir étaient en réalité dysfonctionnels pour juguler la survenue et la propagation d’un virus jusqu’alors inconnu. Last but not least, après que la chute du mur de Berlin ait signé la fin d’un long épisode d’affrontement entre l’Est et l’Ouest, les tensions ont resurgi violemment en 2022. Elles ont modifié les équilibres géopolitiques et fait resurgir le spectre d’une destruction nucléaire. Elles ont également provoqué une crise de la production énergétique et obligé un grand nombre d’Européen·nes, au-delà même des territoires directement concernés par les affrontements militaires, à tempérer leur consommation d’énergie, voire plus généralement à amender leurs façons de vivre.

Le temps de la sobriété/sufficiency ?

En ces temps chaotiques, plusieurs voix s’élèvent régulièrement pour réclamer un changement radical des modes de vie, seule façon, à les en croire, de nous permettre de lutter efficacement contre la dégradation de notre habitat naturel, de prévenir les risques de nouvelle crise sanitaire et d’expérimenter un rapport moins destructeur et plus apaisé au monde. La sobriété (ou sufficiency dans le vocabulaire anglo-saxon), s’est ainsi imposée il y a peu dans l’espace public au titre de mot d’ordre capable d’agréger les bonnes volontés décidées à réinventer de la sorte nos façons de travailler, de produire, de consommer, d’habiter, de voyager, de communiquer…, bref de vivre ensemble sur une planète viable. Indice intéressant à ce titre : en 2022, le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) s’est emparé officiellement du terme sufficiency pour désigner ce qui est suffisant afin de vivre convenablement sans nuire à la planète ni au bien-être des individus.

En réalité, comme le note Sophie Dubuisson-Quellier (2022), la sobriété fait l’objet d’une attention particulière de la part des sciences sociales depuis une vingtaine d’années déjà au moins. La théorie du donut de Kate Raworth (2017) a largement contribué à la légitimité d’une telle question. La thèse défendue par l’économiste anglaise est qu’une vie sobre devrait nous permettre, collectivement, de bâtir une économie régénérative et redistributive d’une part, d’instituer un espace de sécurité et de justice accessible à toute l’humanité de l’autre. Le philosophe Dominique Bourg et le juriste Alain Papaux (2010) n’ont pas davantage attendu la conversion du GIEC à la sufficiency pour clamer haut et fort que c’est vers une société « sobre et désirable » qu’il convient de nous diriger aujourd’hui.

Les questions posées par la thématique de la sobriété sont aussi vastes que multiples. L’ambition de ce numéro de Lien social et Politiques n’est pas de les appréhender toutes dans leur profondeur comme dans leur diversité. En posant une question générique — Qu’est-ce qu’une vie sobre ? — il propose de baliser un territoire de savoirs en émergence en sondant l’historicité, les significations sociales et les implications pratiques de la sobriété. Pour éviter la dispersion et ordonner les questionnements le long d’une colonne vertébrale thématique, les responsables du numéro suggèrent aux potentiel·e·s contributeurs.trice·s d’insérer leur proposition de contribution dans l’un des trois axes suivants.

Axe 1 : la sobriété au prisme de l’histoire du capitalisme

L’incitation à changer de comportements prend aujourd’hui un relief particulier à l’occasion d’un moment historique marqué par la conjonction des trois crises structurelles évoquées précédemment. Mais il convient d’aller plus loin dans l’analyse pour éclairer le sens et la portée de ce qui se joue aujourd’hui à travers la promotion de la sobriété et de la sufficiency. Ne faut-il pas, autrement dit, se défaire du style des « grands récits » et, ainsi que nous y incite Christophe Bonneuil (2020, 2022), repenser l’histoire de l’anthropocène autrement que comme une découverte récente ? N’avons-nous pas intérêt à cette fin à faire varier les angles d’interprétations et à typer (au sens de Max Weber) des récits, au pluriel, sur l’anthropocène ? Il est particulièrement utile dans une telle perspective d’intégrer les questions de pouvoir aux réflexions sur les crises écologiques et sanitaires en particulier et de réfléchir sur le fait de savoir si nous vivons à l’ère de l’anthropocène ou à celle du capitalocène (Moore, 2016, 2017).

On peut pour cela commencer par inscrire pareil épisode dans l’histoire longue du capitalisme. Comment ce système singulier d’exploitation des ressources a-t-il conduit au passage vers ce que, depuis les années 2000, l’on nomme l’anthropocène ? Pourquoi et comment, sur long terme, a-t-il à ce point déréglé les formes de régulation géologiques, biologiques, climatiques… au point de multiplier les pathologies (ruptures climatiques, pollution à grande échelle, incendies chroniques et ravageurs, acidification des océans, fonte des pôles, disparition massive d’espèces animales…) ?

Les sciences sociales se sont dotées de longue date de prismes d’analyse qui peuvent nous aider à éclairer une telle évolution. Que nous disent à ce sujet ces auteurs « classiques », à commencer par Karl Marx et Max Weber, qui avaient tôt observé l’inclination frénétique à l’exploitation irraisonnée des ressources naturelles ? Pourquoi la théorie économique néo-classique est-elle (et demeure-t-elle) aveugle à la condition terrestre ? Que nous apprend la sociologie historique du capitalisme sur les moments et les dynamiques qui ont conduit à l’anthropocène ? Comment, à la façon dont Robert Boyer (2022) par exemple l’a proposé récemment en formalisant un mode de développement anthropogénétique, peut-on intégrer les enjeux de décroissance et d’écologie aux perspectives économiques hétérodoxes ?

Afin de lier l’émergence de l’anthropocène à une dynamique de long terme, il faudrait également se demander ce que nous apprend l’histoire des controverses anciennes et récurrentes qui, depuis plusieurs siècles déjà, ont fait office de sonnette d’alarme. Qui ont été, et qui sont aujourd’hui, les principaux acteurs et les principales actrices de la dénonciation ? Quels enjeux pointent-ils.elles avant tout ? A quelles formes d’action donnent-ils.elles la priorité ? Et quels futurs, néo- ou post-capitalistes, associent-ils.elles éventuellement à l’anthropocène ?

Axe 2 : Politiques et pratiques de la sobriété

Le deuxième axe d’interrogations que souhaite alimenter ce projet de numéro a pour centre de gravité l’analyse des multiples politiques, stratégies et pratiques quotidiennes dédiées à la lutte contre les dérèglements en cours. En dépit de nombreuses résistances gouvernementales, les bonnes intentions ne manquent pas : par exemple, la volonté manifestée à l’échelon européen d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et l’adoption à cette fin d’une politique fiscale incitative (taxation des émissions de CO2) assortie de mesures volontaristes (réduction des quotas d’émission alloués à titre gratuit à l’industrie sur le marché européen du carbone) (Mini, Saïsset, 2021). Ou encore l’inclusion de clauses environnementales dans les accords commerciaux (Bellora, Thie, 2022). Que sait-on aujourd’hui des ressorts, de l’effectivité et des limites de telles régulations ? Suffiront-elles à bousculer des intérêts constitués qui, sur le court terme, n’ont cure des enjeux de climat, de santé et, plus généralement, de bien-être ?

Dans un registre complémentaire, les règles et les incitations de toutes natures se multiplient aujourd’hui en faveur de la sobriété et de la sufficiency appliquées à la vie quotidienne du plus grand nombre d’entre nous. Dans l’univers productif, qui consacre actuellement une révolution 4.0, il est question, grâce aux pays émergents, d’innovation frugale (ou jugaad) (Le Bas, 2021). Par-là, on désigne cette capacité, bien incarnée par les pratiques du monde maker (Berrebi-Hoffmann, Bureau, Lallement, 2018), à produire sur un mode créatif tout en respectant des impératifs de débrouille et d’économie de moyens.

Mais c’est probablement dans le domaine de la consommation que les impératifs de sobriété et la sufficiency ont pénétré le plus avant. Produits d’injonctions et de convictions morales parfois bien trempées (Guillard, 2021), les pratiques à propos desquelles nous commençons à cumuler des savoirs ne concernent pas seulement l’énergie (Semal, Szuba, Villalba, 2014), mais plus généralement l’ensemble des achats et des modes d’usage des objets les plus ordinaires (aliments, vêtements, automobiles, téléphones…), le tout assorti d’une préoccupation de raccourcissement des circuits d’échange et de distribution, de lutte contre le gaspillage, de gestion optimale des déchets, etc. (Écologie & Politique, 2020). De nombreux autres segments de nos vies quotidiennes encore sont directement concernés, à commencer par les transports (Bardi, 2017) et l’habitat (Lorrain, Halpern, Chevauché, 2018).

Les articles proposant une analyse des politiques d’incitation à la sufficiency et ceux donnant à voir in concreto la mise en œuvre de la sobriété au quotidien seront les bienvenus. Qui porte avant tout de telles préoccupations, avec quels intérêts, quelles ressources et quels effets ? De multiples échelles d’observation pourront être mobilisées pour répondre à cette question, depuis le niveau local (organisations individuelles et familiales, mise en place d’économies circulaires, par exemple) jusqu’à l’échelon international (comparaison des choix politiques et des formes d’organisations sociétales entre espaces nationaux) en passant par tous les niveaux intermédiaires (régions, entreprises, réseaux d’associations…). Il serait particulièrement intéressant, dans une telle perspective, de questionner l’origine et la portée des discours sur les coups de pouce (nudges) comme instruments de politiques publiques (Bergeron et al., 2018) destinés à favoriser l’adoption de comportements sobres ainsi que, dans un même esprit, la philosophie et l’efficacité des discours sur les « petits gestes » qui, par l’entremise de certaines figures médiatiques, ont connu le succès que l’on sait. Dans le prolongement des multiples travaux sur la pluralité des modes, des styles et des conduites de vie, il vaudrait enfin de porter attention aux inégalités que celles et ceux qui promeuvent et/ou vivent la sobriété ne manquent pas, par leurs discours et leurs actions, de créer, d’atténuer ou d’aggraver.

Axe 3 : La sobriété comme rébellion et comme projet de société

Le troisième axe auquel le projet de numéro souhaite donner la priorité concerne les approches qui refusent de penser la sobriété comme une simple inflexion réformiste, mais qui y voient un projet de transformation économique, social et politique radical. Que peuvent nous apprendre de ce point de vue les femmes et les hommes qui ont déjà expérimenté, ici ou là, pareille stratégie alternative à des modes de régulations dominés, dans les pays occidentaux, par un impératif de croissance économique et par une incitation permanente à la consommation, pour ne pas dire à la surconsommation ? Quelles leçons pouvons-nous tirer à ce sujet des expérimentations contemporaines qui, au cœur même des économies néo-libérales, bricolent déjà des alternatives teintées de sobriété ?

Dans un tel cadre problématique, ce numéro pourrait accueillir des articles situés à mi-chemin de l’histoire et de la philosophie politique, qui testent la portée heuristique pour la compréhension des temps présents des perspectives qui donnent pleinement droit à la tempérance dans les conduites de vie (Spinoza, Weil, Hadot, Foucault…). On peut penser, dans un même état d’esprit, aux projets dont étaient porteurs ces penseurs connus (comme Henry David Thoreau aux États-Unis) ou moins connus (comme le menuisier Louis Gabriel Gauny en France) qui, par l’entremise de la magnification d’un retour à mode de vie « naturel » pour l’un, la modélisation d’une économie cénobitique pour l’autre, ont placé la sobriété au cœur de leur réflexion sur la concrétisation et la pérennisation possible d’un geste insurrectionnel. Enfin, ce numéro pourrait être l’occasion de retourner à certaines pensées pionnières de la décroissance (Naess, Gorz, Illich) afin d’y analyser les principes permettant d’articuler la vie sobre, comprise comme un élément éthique intime déployant une conception nouvelle de l’individualité, àsa pratique concrète et à ses conditions sociales de réalisation.

L’épopée freegan mériterait également que l’on s’y attarde. Depuis la fin des années 1960 jusqu’à nos jours, les pratiques de celles et ceux qui se réclament du gratuivorisme (freeganism) font signe vers un mode de consommation frugal et sain qui porte avec lui de nombreuses exigences éthiques et politiques (le partage équitable des ressources, la solidarité, la lutte contre l’aliénation par le travail…) propres à concurrencer le mode de production dominant aujourd’hui sur une grande partie de notre planète (Barnard, 2011).

Le gratuivorisme est en phase plus généralement avec les revendications d’autonomie et d’horizontalité qui informent de nombreux mouvements sociaux contemporains. Ces exigences sont essentielles par exemple pour les communautés intentionnelles (Lallement, 2019) comme pour tous les autres petits groupes frottés de contre-culture (ZAD, mouvements de squatters, chantiers participatifs, écoquartiers…) qui, provisoirement ou non, ont décidé de faire sécession avec la grande société afin d’inventer presque de toutes pièces des manières de vivre, de produire et de consommer particulièrement économes, mais également propices à davantage d’égalité et de liberté d’action (Dechézelles, 2022 ; Stroude, 2021).

Dans l’esprit des écoféminismes contemporains en général, et des travaux de Geneviève Pruvost (2021) en particulier, une question se pose alors : pourquoi et comment le quotidien peut-il prendre une couleur politique au point de faire de la sobriété un levier de transformation radicale propice à l’émergence de conditions de travail, de modes de vie et d’interactions sociales susceptibles de détacher celles et ceux qui en font l’expérience des cadres (écologiques, économiques, politiques, sociaux…) toujours dominants aujourd’hui en Amérique du Nord comme en Europe. Les contributions qui pourront fournir des éléments de description et d’analyse destinées à répondre à une telle interrogation seront, elles aussi, particulièrement bienvenues.

Indications complémentaires et calendrier

Quel que soit l’axe privilégié, les articles attendus reposeront sur les résultats de travaux empiriques en lien avec la thématique du numéro. Ils pourront aussi prendre la forme de contributions aux débats théoriques et méthodologiques qui ont structuré et qui structurent actuellement la réflexion sur les trois perspectives suggérées précédemment.

Les auteurs et autrices sont invité·e·s à envoyer une proposition de contribution (1 à 2 pages, ou environ 6 000 signes), en précisant leur affiliation universitaire, avant le 15 juin 2023, aux deux responsables du numéro : Pascale Devette (pascale.devette@umontreal.ca) et Michel Lallement (michel.lallement@lecnam.net). Celles et ceux dont la proposition aura été retenue par le comité de rédaction seront invité·e·s à soumettre un article complet pour le 1er décembre 2023. La parution du numéro thématique est prévue pour l’automne 2024.

La revue ne publie que des textes inédits. Les auteurs et autrices sont tenu·e·s d’aviser la rédaction de tout projet de publication concurrent.

Références bibliographiques

Bardi, Ugo. 2017. « Des transports sobres en période de descente énergétique », dans Agnès Sinaï (dir.). Gouverner la décroissance. Politiques de l’anthropocène III, Presses de Sciences Po : 179-194.

Barnard, Alex V. 2011. « ‘Waving the banana’ at capitalism: Political theater and social movement strategy among New York’s ‘freegan’ dumpster divers », Ethnography, 12, 4 : 419-444.

Bellora, Cecilia et Malte Thie. 2022. « Quelles clauses environnementales dans les accords commerciaux ? », La Lettre du Cepii, 432, novembre-décembre.

Bergeron, Henri, Patrick Castel, Sophie Dubuisson-Quellier, Jeanne Lazarus, Étienne Nouguez et Olivier Pilmis. 2018. Le Biais comportementaliste. Paris, Presses de Sciences Po.

Berrebi-Hoffmann, Isabelle, Marie-Christine Bureau et Michel Lallement. 2018. Makers. Les laboratoires du changement social. Paris, Seuil.

Bonneuil, Christophe. 2020. « Der Historiker und der Planet. Planetaritätsregimes an der Schnittstelle von Welt-Ökologien, ökologischen Reflexivitäten und Geo-Mächten », dans Franck Adloff et Sighard Neckel (dir.). Gesellschaftstheorie im Anthropozän, Frankfurt-am-Main, Campus : 55-92.

Bonneuil, Christophe. 2022. « Terre », dans Didier Fassin (dir.). La Société qui vient, Paris, Seuil : 37-54.

Bourg, Dominique, Alain Papaux. 2010. Vers une société sobre et désirable, Paris, Presses universitaires de France.

Boyer, Rober. 2022. « Développement anthropogénétique et reconnaissance de l’utilité sociale du travail », Sociologie du travail, 64, 1-2. https://doi.org/10.4000/sdt.40685.

Dechézelles, Stéphanie. 2022. « Occupations », dans Didier Fassin (dir.). La Société qui vient, Paris, Seuil : 1013-1033.

Dubuisson-Quellier, Sophie. 2022. « La sobriété ne peut pas reposer seulement sur les individus », CNRS Le Journal, 2022, https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-sobriete-ne-peut-pas-reposer-seulement-sur-les-individus?s=09.

Écologie & Politique.2020. « Lutter le gaspillage : réforme ou révolution », 1, 60.

Guillard, Valérie et Agnès Payraudeau. 2021. Comment consommer avec sobriété. Vers une vie mieux remplie, Louvain-la-Neuve, De Boeck Supérieur.

Lallement, Michel. 2019. Un Désir d’égalité. Vivre et travailler dans des communautés utopiques. Paris, Seuil.

Le Bas, Christian. 2021. « L’innovation frugale peut-elle être un levier de croissance économique pour les pays en développement ? », Mondes en développement, 2, 194 : 121-136.

Monsaingeon, Baptiste. 2017. Homo Detritus. Critique de la société du déchet. Paris, Seuil.

Lorrain, Dominique, Charlotte Halpern, Catherine Chevauché. 2018. Villes sobres. Nouveaux modèles de gestion des ressources. Paris, Presses de Sciences Po.

Mini, Caroline et Eulalie Saïsset. 2021. Ajustement carbone aux frontières. L’Europe à l’heure des choix. Paris, Presses des Mines.

Moore, Jason W. 2016. Anthopocene or Capitalocene? Nature, History, and the Crisis of Capiatlism. Oakland, PM Press.

Moore, Jason W. 2017. « The Capitalocene, Part I: on the nature and origins of our ecological crisis », The Journal of Peasant Studies, 44, 3 : 594-630.

Pruvost, Geneviève. 2021. Quotidien politique. Féminisme, écologie et subsistance. Paris, La Découverte.

Raworth, Kate. 2017. Doughnut Economics: Seven Ways to Think Like a 21st-Century Economist. London, Random House.

Semal, Luc, Mathilde Szuba et Bruno Villalba. 2014. « “Sobriété” (2010-2013) : une recherche interdisciplinaire sur l’institutionnalisation de politiques locales de sobriété énergétique », Nature, Sciences, Société, 4, 2 : 351-358.

Stroude, Aurianne. 2021. Vivre plus simplement. Analyse sociologique de la distanciation normative. Laval, Presses de l’Université Laval.