Une déradicalisation collective ? Institutionnalisation et divisions du féminisme chilien

Nicole Forstenzer

Article complet du #68 | Radicalités et radicalisations

Résumé

L’article traite de l’évolution du féminisme chilien depuis le retour à la démocratie en 1990 à la suite de la dictature militaire du général Pinochet. Le mouvement de femmes et féministe qui était mobilisé dans les années 1980 autour de la revendication de « la démocratie dans le pays et à la maison » entre alors dans une phase de démobilisation et de divisions, liées à la double militance et à la tension entre autonomie et intégration, en particulier vis-à-vis de l’institutionnalisation des politiques d’égalité des sexes. Dans ce contexte singulier, l’autonomie constitue le marqueur de la radicalité féministe.

Abstract

This paper explores the development of Chilean feminism since the return to democracy in 1990, following the military dictatorship of General Augusto Pinochet. The women’s and feminist movement that mobilized in the 1980s around demands for “democracy in the country and the home” subsequently entered a phase of demobilization and division, stemming from the dual militancy and the tension between autonomy and integration, particularly with respect to the institutionalization of gender-equality policies. In this unique context, autonomy is the distinctive trait of feminist radicalism.

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