La santé mentale (re)visitée, aux frontières du lien social et politique : itinérance et fin de vie

Dahlia Namian

Article complet du #67 | Trouble mental

Résumé

Le champ des pratiques et des savoirs entourant le mental pathologique a, depuis les quatre dernières décennies, connu différentes recompositions. Aujourd’hui, le souci « démocratique » inédit envers toute forme d’atteintes à la subjectivité, allant de la détresse psychique à la souffrance sociale, montre que la santé mentale est devenue l’une des dimensions transversales constitutives du « nouvel esprit des institutions », irréductibles à celles de la psychiatrie et de la psychopathologie. Or à côté de cet univers social ordinaire et public subsiste un « autre » univers de la santé mentale, souvent dramatique et peu visité, aux frontières mêmes du lien social et politique. C’est cet « autre » univers de la santé mentale qui est interpellé dans cet article, par le biais de résultats d’une enquête de terrain menée sur deux scènes a priori hétérogènes, limites et atypiques : l’itinérance et la fin de vie.

Abstract

The field of practice and knowledge surrounding mental health and illness has seen a number of reconfigurations over the last four decades. Today, the new “democratic” concern about any form of attack on subjectivity, ranging from psychological distress to social suffering, shows that mental health has become one of the transverse dimensions of the “new institutional spirit” and that these dimensions cannot be reduced to those of psychiatry or psychopathology. Yet, alongside this ordinary, public, social world exists “another” world of mental health, often dramatic and little seen, at the very boundaries of the social and political fabric. It is this “other” world of mental health that is explored in this paper, through the results of a field survey conducted in two areas that would appear to be heterogeneous, borderline and atypical : homelessness and the end of life.

Article complet du #67 | Trouble mental