Enfermement et relégation des jeunes des classes populaires rurales
Article complet du #74 | Les catégories populaires face aux nouvelles inégalités
Résumé
La désindustrialisation pousse la recomposition généralisée des classes populaires. Les territoires organisés autour de l’industrie jusque dans les années 1970 deviennent des lieux de relégation sociale, en particulier pour les jeunes. Ces derniers ne parviennent plus à accéder à l’autonomie (par le manque d’emplois, notamment), à formuler des projets, à s’imaginer en dehors du territoire et des réseaux de proches. Il en résulte un sentiment d’enfermement dans la jeunesse, qui entraîne un repli sur soi et sur l’entourage se traduisant en pratique par la recherche d’une reconnaissance sociale dans l’entre-soi (par la famille) et la construction d’un « eux » et d’un « nous » forts.
Abstract
Deindustrialization is driving a generalized recomposition of the working classes. Regions that into the 1970s were still organized around industry have become places of social relegation, especially for youth. Young people there are no longer managing to become independent adults (chiefly because of a lack of jobs) or conceive of plans for their futures, nor can they imagine themselves outside of the immediate area in which they live and their network of friends and family. As a result, they feel trapped by their youth, which causes them to turn in on themselves and their entourage. This expresses itself in practice by a search for social recognition among their own (the family) and the construction of a strong “us” versus “them.”
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