Construire un réseau de quartier : quand le collectif jardinier imprègne les sociabilités locales. Deux exemples parisiens
Article complet du #77 | Territoires urbains et mixité sociale
Résumé
Cet article vise à étudier la manière dont les collectifs de jardins partagés, très homogènes, notamment socialement, s’intègrent dans les sociabilités de leurs adhérents et participent ainsi à la construction de réseaux locaux solides. Il s’appuie sur une enquête qualitative mêlant observation participante, questionnaires et entretiens semi-directifs, et menée au sein de deux jardins partagés de la région francilienne. Les résultats montrent que les réseaux locaux créés par les jardiniers sont mobilisés pour la solidarité et le soutien qu’ils leur apportent, mais également comme une ressource leur permettant de se positionner à l’échelle d’un quartier et d’y exercer une influence quant aux représentations qui y sont associées et aux pratiques qui s’y déploient. Ces réseaux viennent par le fait même renforcer des inégalités existant dans le corps social quant aux capacités à investir et s’approprier un espace.
Mots-clés : jardin partagé, réseau, quartier, association
Abstract
This paper’s aim is to underline how shared gardens can, through social homogeneity, become part of gardeners’ daily social lives. It is based upon a field study of two shared gardens mixing participant observations, questionnaires and semi-structured interviews. Results show that these shared gardens’ members, of rather similar social status, education level and cultural practices, are encouraged to repeatedly meet outside of said gardens. These gatherings end up creating very strong local networks. Consequently, they can be used individually to provide solidarity and support between group members, yet they also reinforce social inequalities as they empower established middle-classes, which already have enough resources to occupy urban spaces.
Keywords: shared garden, network, neighbourhood, organization
Article complet du #77 | Territoires urbains et mixité sociale